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Lenny Kravitz – Le groove et la séduction incarnés

Honorer le passé, créer le futur

Né à New York en 1964, Lenny Kravitz a grandi dans un univers imprégné de musique, de culture et d’un sens de l’identité mêlant rock, funk, soul et gospel, dès son plus jeune âge. Sa mère, Roxie Roker, était actrice ; son père, Sy Kravitz, producteur de télévision. La musique faisait partie de son quotidien, et à l’adolescence, il composait déjà des morceaux et jouait de plusieurs instruments. Entre Manhattan et Los Angeles, ses années de formation ont été consacrées à absorber une multitude de sons et d’images qui allaient nourrir son esthétique.

En 1989, il publie Let Love Rule, son premier album. Ce disque mêlait textes chargés d’émotion et mélodies soul à une base rock à l’ancienne. Avec son son organique et son approche artisanale, il se distinguait des tendances du moment. La plupart des instruments y sont écrits, arrangés et joués par Kravitz lui-même. Cette démarche deviendra sa signature. Il s’affirme d’emblée comme un artiste passionné, à la vision personnelle affirmée, profondément connecté à la musique des années 1960 et 1970.

Le succès à grande échelle arrive dans les années 1990. Mama Said (1991) et Are You Gonna Go My Way (1993) élargissent considérablement son audience. Des morceaux comme It Ain’t Over ‘Til It’s Over, Always on the Run ou Believe deviennent des classiques des ondes. Il ajoute des cordes, des cuivres et des chœurs d’une manière fluide, mêlant riffs de guitare rock et rythmiques soul. Connectant souvent musique, mode et performance dans une même vision, il forge également une identité visuelle marquante.

Avec des albums comme Circus (1995) et 5 (1998), il poursuit ses explorations dans de nouvelles directions. Ce dernier comprend Fly Away, l’un de ses titres les plus connus, où il injecte une énergie plus funk et électronique tout en conservant sa puissance live caractéristique. Kravitz devient une figure majeure, capable de moderniser les influences vintage. Enregistrés souvent avec du matériel analogique et un souci constant de clarté et de texture, ses morceaux gardent toujours une chaleur et une pureté sonore reconnaissables.

Tout au long de sa carrière, il a collaboré avec de nombreux musiciens célèbres, dont Mick Jagger, Jay-Z et Madonna. L’amour, l’unité, la spiritualité et la liberté sont des thèmes récurrents dans ses chansons. Il n’a jamais couru après les modes passagères. Il est resté fidèle à une musique qui reflète ce qu’il est et ce en quoi il croit. Portés par le son, l’atmosphère et la connexion avec le public, ses concerts sont dynamiques et généreux.

On l’a aussi vu au cinéma, notamment dans Hunger Games, où il incarnait Cinna. Ce rôle l’a fait découvrir à une nouvelle génération, qui s’est ensuite tournée vers sa musique. Des albums comme Baptism, Black and White America ou Raise Vibration ont poursuivi son parcours, chacun proposant de nouveaux morceaux avec des textes profonds, des grooves marquants et un mélange de textures acoustiques et électriques.

Enregistré dans son studio aux Bahamas, il sort en 2024 Blue Electric Light. Cet album montre que sa créativité est intacte. Des titres comme TK421, Human ou Heaven offrent des mélodies mémorables, des rythmes puissants et une sensation de joie et de mouvement. Blue Electric Light confirme que Lenny Kravitz possède toujours la même passion qui animait son premier album, un amour du son, du rythme, et de la capacité de la musique à rassembler, dans une production riche mais limpide, avec des arrangements précis et son mélange signature de guitares, basse, batterie et voix superposées.

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