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Hate To Say I Told You So – The Hives

Frimer avec un accent suédois

Le riff d’introduction est plus un claquement qu’un son. Comme si quelqu’un actionnait un interrupteur marqué « chaos » et que les amplis prenaient feu. Hate to Say I Told You So : arrivé sur les ondes en 2000, il n’est pas venu avec douceur. Il a explosé, craché sur vos chaussures et hurlé « dégagez-vous ou dansez ». The Hives étaient là pour tout faire sauter, pas pour charmer.

 

Cette chanson avait déjà dévoré l’Europe telle une épidémie rock ‘n’ roll en 2001, lorsqu’elle a conquis le monde entier. Extrait de leur deuxième album, Veni Vidi Vicious, c’était une déclaration de deux minutes cinquante-cinq secondes de tout ce que The Hives représentaient : volume, assurance, rapidité et style. Avec Howlin’ Pelle Almqvist grognant comme un télévangéliste sous cocaïne et les riffs de guitare de Nicholaus Arson assez tranchants pour faire couler le sang, la chanson donne l’impression d’être jouée au bord d’une falaise avec un ouragan derrière.

 

Mais le morceau reste précis malgré tout ce désordre. Strictement militaire. The Hives étaient des snipers auditifs, pas des débutants balançant des instruments. Chaque coup d’arrêt est exactement net ; chaque refrain est comme une gifle au visage. C’est du punk habillé de costumes noirs et blancs identiques, filtré par un rock garage. Leur style, une sorte d’uniforme mod-meets-chaos, était aussi scénarisé que leurs ruptures rythmiques. C’était du théâtre, mais avec des enceintes usées et des salles en sueur servant de scènes.

 

Ce qui a causé Hate to Say I Told You So, c’est donc que son timing était plus important que sa puissance. Le nu-metal surproduit et le post-grunge terne inondaient le passage au millénaire. Dans ce contexte, voici un groupe suédois de cinq membres, au nom de gang et à la musique ressemblant à des manifestes. Ils n’ont pas réinventé la roue. Ils l’ont enflammée et fait rouler en bas d’une colline. Le rock est redevenu soudainement amusant, arrogant, déchaîné, incroyablement cool.

 

Ce morceau a déclenché ce qu’on appelle la renaissance du rock garage, mais The Hives y ont mis de la détermination là où d’autres ne jouaient que sur l’attitude. Ce n’était pas une scène ; ils pensaient être le meilleur groupe du monde. Et, pendant une seconde brève et brûlante, ils l’étaient. Les gens commencent aussi à y croire quand on joue comme si sa vie en dépendait.

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